15 ans de dépression dissimulée dans la fumée de cannabis (…), à veiller tard la nuit, et accablé d’idées noires. Cette session de respiration holotropique me fait d’abord régresser au stade de bébé, dans ma couveuse, dans la désolation et frustré d’être séparé de ma maman. Je découvre l’ampleur de ma solitude et l’événement fondateur de cette capacité à m’isoler et demeurer immobile. Un événement chaotique de ma bio émerge ensuite. Une altercation avec mon beau père vécue alors comme un rituel de passage à l’âge adulte raté. Je suis en colère je suis un guerrier puissant et implacable. J’exprime ensuite l’amour que j’ai pour mes proches et je comprends la pluralité de ma personnalité dans ma volonté de m’adapter à la position que chacun occupe dans cette famille. Puis vient une scène impersonnelle qui permet d’ouvrir les vannes à un torrent de sanglots librement vécus. Moi qui suis alors isolé et désolé dans les ténèbres, j’accède à la lumière chaleureuse et vrai d’un amour propre. Un soleil aux contours nets se lève et je lui tends les mains. C’est un feu sans fumée bienfaiteur. Actif. Il expulse de la voie du cœur et met à la porte du mental l’esprit d’une plante (cannabis) qui ment pour maintenir les choses en place.
Depuis ce jour de respiration holotropique je n’ai plus jamais eu envie de fumer du cannabis, nada niet, c’est comme si je n’avais jamais commencé. La nuit je dors du sommeil du juste. Des vérités se sont faites jour, comme le fait que je n’avais pas appris à demander de l’aide, bien au contraire, s’interdire de rire et de sourire aussi parfois, dans cette manie de pérenniser la douleur et la frustration. J’eu le plaisir de changer et d’avoir envie de faire des efforts pour continuer cela.
Et puis j’ai aussi vécu des synchronicités si étonnantes avant et après session, démonstrations évidentes qu’en se mettant en route vers le changement, on n’est plus seul.
Le travail qui se fait aussi dans l’assistance aux respirants, être témoin de la grandeur de l’univers en chacun de nous, des résonances entre nous et parfois interactions riches; comme accompagner Nadia qui me remercia de l’avoir aidé à aller jusqu’au bout quand elle revécu sa naissance.
Je remercie chaleureusement l’ICLP, Djohar et Gérald pour nous proposer une telle aventure dans un endroit idéal pour ces sessions de groupe. Merci pour nous faire partager leur expérience et professionnalisme et nous aider à intégrer l’expérience par la suite.
Arnaud